8 choses que vous ne savez peut-être pas sur la Tour Eiffel

Photo : dr_zoidberg (Flickr) / Licence CC BY-SA 2.0

Construite à l’occasion de l’exposition universelle de 1889, la Tour Eiffel est devenue l’emblème de la capitale et le 3ème monument en accès payant le plus visité en France. Pourtant, alors qu’on croit parfaitement la connaître, elle réserve quelques surprises.

1. Sa hauteur explose les records précédents

Au moment de la création de la Tour Eiffel, le plus haut monument jamais construit par l’Homme est l’obélisque de Washington qui culmine à 169 mètres, suivi de la cathédrale de Cologne (158 mètres). Les 300 mètres de la Tour Eiffel apparaissent donc à juste titre comme révolutionnaires. Elle ne sera d’ailleurs déclassée que 40 ans plus tard par le Chrysler Building de New York.

Obélisque de Washington. Photo : Pedro Szekely / Licence CC BY-SA 2.0

2. Plusieurs couleurs

A ses débuts, la Tour est peinte dans une teinte assez différente de celle qu’on lui connaît aujourd’hui : le Rouge Venise. Mais elle a ensuite reçu différentes couleurs au gré des nouvelles couches de peinture, allant du jaune au brun. Actuellement, elle reçoit un nouveau coup de peinture tous les sept ans environ.

La photo ci-dessous montre les conditions incroyables dans lesquelles pouvaient s’effectuer les premières opérations de ce type.

Réfection des peintures en 1924. Photo Gallica / domaine public

3. Un monument très critiqué

Comme toute innovation qui se respecte, la Tour Eiffel est sévèrement critiquée avant même de voir le jour. En 1887, une quarantaine de personnalités comme Charles Garnier, Alexandre Dumas fils ou Guy de Maupassant publient une tribune intitulée « Protestation des artistes contre la Tour de M. Eiffel ». Ils interrogent : « La ville de Paris va-t-elle donc s’associer plus longtemps aux baroques, aux mercantiles imaginations d’un constructeur de machines, pour s’enlaidir irréparablement et se déshonorer ? ». Radical.

L’immense succès populaire de la Tour, avec deux millions d’entrées lors de l’exposition universelle, fera cependant taire les critiques pour un moment.

La tour Eiffel, les pieds dans les toits. Photo : Jeanne Menjoulet / Licence CC BY-ND 2.0

4. La Tour fait du contre-espionnage

Après l’exposition universelle de 1889, les choses se tassent tout de même rapidement, au point qu’on finit par s’interroger sur son intérêt. Gustave Eiffel tente alors par tous les moyens de lui donner une utilité et y mène différentes expériences, notamment autour de la TSF (télégraphie sans fil).

Le monument est plébiscité par l’armée car il permet des émissions radios jusqu’à 6000 kilomètres et l’interception de messages ennemis. Pendant la première guerre mondiale, des communications allemandes y sont interceptées, notamment les préparatifs autour de la bataille de la Marne, puis des informations menant à l’arrestation de l’agent double Mata Hari.

5. Un éclairage publicitaire dès 1925

Dès son inauguration, la Tour Eiffel est illuminée : des milliers de becs de gaz la parcourent, des projecteurs au sol l’éclairent et un phare se trouve déjà à son sommet.

En 1925, Fernand Jacopozzi réalise un éclairage spectaculaire pour la marque Citroën, à l’aide de 250 000 lampes électriques. Le nom de la marque est écrit en lettres géantes entre le 2ème et le 3ème étage, tandis que les doubles chevrons du logo de la marque apparaissent en-dessous.

Les illuminations de 1925. Photo : Rijksmuseum / Licence CC0

6. Elle bouge

Le fer dont elle est constituée est un matériau qui se dilate en fonction de la chaleur. Sa taille peut ainsi varier de 20 centimètres entre l’hiver et l’été. Mais, quand le soleil chauffe l’un de ses côtés, la différence de température entre les piliers fait qu’elle peut aussi se pencher de quelques centimètres. Enfin, le vent peut la faire osciller et une amplitude de 13 centimètres a même été mesurée au moment de la tempête de 1999.

Tout ceci avait été très bien prévu par Gustave Eiffel et ses collaborateurs. L’intérêt de la structure en fer est justement sa légèreté et sa faible prise au vent.

7. Un chantier exemplaire

Le chantier est achevé en 2 ans, 2 mois et 5 jours, dont environ 5 mois pour les fondations et 21 mois pour l’édifice lui-même. Pour une bonne part, les pièces étaient assemblées dans les ateliers d’Eiffel à Levallois-Perret et il n’y avait que 300 ouvriers sur le site. A l’époque, les autres grands chantiers compte facilement plus d’un millier d’hommes.

Fait rare pour l’époque, aucun n’est mort pendant la construction, si l’on excepte le cas d’un homme venu sur le chantier le dimanche pour épater sa fiancée.

Tour Eiffel en construction. Paris Musées / Domaine public

8. Elle n’est pas vraiment de Gustave Eiffel

Le projet est conçu par deux ingénieurs de l’entreprise Eiffel, Émile Nouguier et Maurice Koechlin, puis amélioré par l’architecte Stephen Sauvestre. Gustave Eiffel, co-dépose le brevet en 1884, puis finit par le racheter complètement.

S’il n’en est pas l’inventeur, Gustave Eiffel s’est démené corps et âme pour ce projet. Il commença par faire accepter l’idée au gouvernement d’un concours pour la construction d’une tour de 300 mètres de haut et de base carrée, de 125 mètres de côté (pratique quand on a déjà les plans !), puis finança lui-même plus des trois-quarts de la construction. Enfin, comme nous l’avons vu, il a exploité la tour pendant 20 ans, et tenté tout ce qui est possible pour faire vivre le monument au-delà de l’exposition universelle.

Et quelques légendes…

La Tour Eiffel a-t-elle été proposée à Barcelone pour l’exposition universelle de 1888 ? Peut-on voir jusqu’au Mont-Blanc ou jusqu’à Londres à partir du dernier étage ? Moins drôle, les Allemands étaient-ils prêts à la dynamiter en 1944 ?

En fait, tout ceci fait partie des nombreuses légendes urbaines qui entourent la Tour Eiffel (voir liens ci-dessous). Le signe que ce monument est une grande source d’inspiration.

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