Comment sont numérotées les rues de Paris?

Photo : Jean-François Gornet (Flickr) / Licence CC BY-SA 2.0

Jusqu’au XVIIIème siècle, il n’y a quasiment jamais de numérotation dans les rues. Une habitation porte un nom, ou est identifiée par un monument proche, une description ou une enseigne. Mais à la fin du XVIIIème siècle, l’accroissement de la population parisienne et la volonté de contrôler les nouvelles constructions imposent la nécessité de numéroter chaque entrée d’immeuble ou de maison.

J’habite au 5650 rue de l’Echelle

Le système actuel succède à une numérotation datant de 1790. On avait alors divisé Paris en 48 sections dans lesquelles on numérotait en continue, sans distinction de rue. Si on finissait une rue au numéro 100, on passait au numéro 101 dans une autre rue et ainsi de suite. La toute petite rue de l’échelle possédait ainsi un numéro 5650. Plus problématique, si une rue traversait plusieurs sections, il y avait rupture dans la suite des numéros et il pouvait même y avoir deux numéros identiques au sein d’une même rue (mais appartenant à deux sections différentes).

Numéro original en céramique au 25 rue George Sand
Photo : Jean-François Gornet (Flickr) / Licence CC BY-SA 2.0

Le système actuel

C’est en 1805, qu’on opte pour un système plus rationnel, et, il faut bien le dire, plus favorable à l’orientation. Les numéros se suivent par rue avec les impairs à gauche et les pairs à droite. Lorsqu’un immeuble est divisé, on ne reprend pas la suite des numéros, il apparaît donc un « bis », voire un « ter » (l’idée que le 11bis permette d’éviter de donner un numéro 13 qui porte malheur semble être une légende urbaine).

La numérotation débute toujours à l’extrémité de la rue la plus proche de la Seine. Encore aujourd’hui, cela peut permettre de s’orienter un peu plus facilement, même sans GPS.

En 1847, des couleurs sont imposées pour les plaques de numéro (blanc sur fond bleu), ce qui permet de les accorder aux plaques de nom de rues. Là aussi, cela ne sera plus modifié, même si la municipalité a parfois autorisé quelques écarts.

48 rue de Rivoli. Deux numéros avec le traditionnel blanc sur fond bleu
Photo : Jean-François Gornet (Flickr) / Licence CC BY-SA 2.0

Les pièges

Les plus attentifs des lecteurs auront peut-être déjà perçu quelques difficultés à ce système, en apparence si simple.

Si la rue est parallèle à la Seine, il n’y a pas d’extrémité la plus proche pour commencer la numérotation (eh oui !). Tout est prévu, la numérotation suit alors le cours de la Seine, le numéro 1 est donc toujours à l’est.

Sur les îles, de nombreuses rues ont la Seine à leurs deux extrémités. On numérote alors à partir du bras principal. Cette logique n’a pas le mérite de la simplicité puisqu’elle conduit à numéroter les rues de l’île de la Cité du nord au sud, tandis que l’île St-Louis, toute proche, on numérote du sud au nord.

Il y a quand même quelques exceptions, notamment pour les impasses qui sont souvent numérotées à partir de la rue principale, mais finalement elles sont assez rares. Quelques curiosités existent aussi. Par exemple, la rue de Rennes, commence au numéro 41. Elle faisait partie des « percées haussmanniennes », mais la section la plus proche de la Seine n’a finalement jamais été ouverte. Les numéros prévus à cet endroit n’existent donc pas et comme il s’agit des plus proches de la Seine, ce sont les premiers.

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